Les obstructions gastro-intestinales
Les obstructions gastro-intestinales par corps étranger (CE)
L’ingestion de corps étranger (CE) est plus fréquente chez les jeunes animaux que chez les sujets plus âgés. Les chiens, dont certaines races plus fréquemment (labrador, golden, etc..), ainsi que les furets sont des espèces plus susceptibles d’avaler des objets non comestibles. Mais tout animal peut accidentellement avaler un CE à problème. Autrement, le pourquoi est difficile à connaître : Manie, odeur ou texture attractive ? Toutefois, certains rongeurs souffrant par exemple de pathologie dentaire avalent parfois des morceaux d’objets.
Outre les CE non comestibles (jouets la plupart du temps), on trouve des trichobézoards (boules de poils) ou des aliments comestibles trop volumineux qui peuvent poser problèmes. Chaque espèce est plus ou moins spécialisée : Le chat avec ses trichobézoards ou alors des balles, ficelles ou hameçons, la vache avec ses pommes ou ses clous, le chien et le furet avec tout et n’importe quoi, les rongeurs avec du papier et ainsi de suite.
Les reptiles sont souvent protégés dans leur terrarium et échappent à ce genre de souci. Leur aptitude de détection de proies les empêche aussi de se tromper.
Les tortues et les chevaux semblent aussi mieux trier leur jardin que d’autres animaux ! Entre les chiens et les furets, on peut parfois retrouver des objets très insolites : bas nylon, marron, porte-monnaie (les billets se digèrent plus vite que le cuir…), enveloppe de parapluie, bouton, pives, pièces d’ameublement, etc.. La littérature retrace même des natels ou walkmans avalés ! Bref, on a souvent l’impression de jouer au « Kindersurprise » lors de l’opération !
Un CE peut suivre plusieurs cursus. Soit il parcourt tout le transit et ressort après quelques temps dans les selles, soit il peut se bloquer ; dans l’œsophage (rare), dans l’estomac (fréquent), dans les différentes volutes de l’intestin grêle (quelque fois) ou à la jonction avec le caecum (souvent), ou dans le colon (rare). Il va se bloquer de préférence dans les zones de rétrécissement naturelles du système gastro-intestinal.
Les symptômes sont assez typiques, des vomissements, directement après le repas ou légèrement différé selon la localisation du blocage, de plus en plus nauséabonds, un arrêt de la défécation, généralement total, une gêne à la palpation abdominale, un mal-être général de l’animal. Un blocage peut provoquer des signes très aigus, mais parfois une certaine chronicité s’installe avant de déclencher des symptômes suffisamment évocateurs du problème.
Avec l’anamnèse et le tableau clinique, des examens complémentaires, généralement de type radiographie avec ou sans contraste, complètent le diagnostic. Le CE est soit visible, soit des signes bien particuliers se retrouvent sur le cliché annonçant un blocage.
En cas de diagnostic d’obstruction, la meilleure thérapie est la chirurgie. Le traitement conservateur n’est possible qu’en cas d’obstruction légère et incomplète, ce qui se rencontre plus rarement.
On effectuera une ouverture de l’organe cible, soit donc une gastrotomie, une duodeno-, une jejuno- ou une ileostomie , evt. une typhlotomie ou, plus rarement nécessaire, une colostomie. Le CE peut parfois provoquer des nécroses des tissus distendus, on effectuera alors une résection d’une partie de l’organe pour éviter les toxémies. Il est parfois nécessaire de fixer certains de ces organes avant de suturer la plaie.
La phase post-opératoire est délicate dans les 48h suivant l’intervention, on veillera à une ré-alimentation progressive, une reperfusion douce, un contrôle des paramètres, une antibiothérapie appropriée, en sus des autres mesures usuelles.
Le pronostic est souvent favorable sauf si les nécroses sont trop étendues ou difficiles à exciser, le plus difficile consistera à éviter le risque de récidive !